My WORLD… Ch 3

Chapitre 3 roman My WORLD

Roman My WORLD de l'auteur Gilles Deschamps

Tom a 31 ans

Chapitre 3

 

« Tout va bien en bas ? »

Tom est bloqué. Alors qu’il s’apprêtait à livrer le plus intense de ses secrets, le technicien a tout fait voler en éclats. Voyant que Tom reste muet, c’est Stina qui appuie sur le bouton vert :

– Oui ! Tout va au mieux. J’espère que vous nous avez préparé un festin de roi ?

« Vous ne croyez pas si bien dire ! Attendez un peu de voir ce que vous a concocté le directeur de la station ! D’ailleurs, je vous le passe. »

« Bonjour. Je suis confus de cette mésaventure. Je ne comprends pas ce qui a pu arriver. Tous les ascenseurs sont révisés et inspectés de fond en comble juste avant le début de la saison. En sept ans aux commandes du Vaisseau des neiges, je n’ai jamais vécu pareille mésaventure ! J’espère que vous ne trouvez pas le temps trop long ? » se risque-t-il sans grands espoirs.

– Ne vous inquiétez pas ! On est bien installés et on papote, répond du tac au tac la jeune danoise. Mais essayez de nous sortir de là d’ici demain matin quand même !

Le directeur étonné de cette réponse se confond une fois de plus en excuses et leur promet un prompt retour à la normale d’ici trois ou quatre heures, avant de prendre congé. Le technicien leur envoie le panier repas et leur dit de ne pas hésiter s’ils ont besoin de quoi que ce soit d’autre à n’importe quelle heure de la nuit, avant de couper la communication.

Tom qui a retrouvé la parole s’empare de la mini glacière et le premier mot en l’ouvrant est :

– Wouah !!!

– En effet ils n’y sont pas allé de main morte ! constate-t-elle à son tour.

– Du foie gras, des pizzas, du saucisson, du fromage, du pain, des gâteaux, des fruits, du vin blanc, de l’eau, des jus de fruits, du café, ils ont même mis du… caviar !

– Tu n’en as jamais mangé ? reprend la belle brune.

– Non ! Ici c’est hors de prix !

– Par contre moi c’est le foie gras que je n’ai jamais goutté ! Au Danemark c’est interdit, à cause du gavage des oies ! Si tu veux je t’initie au caviar et toi au foie gras du… Gers ! dit-elle en lisant l’étiquette de plus près.

– Marché conclu, dit-il en lui tendant la main.

Mais ce qu’il n’a pas prévu, c’est qu’au moment du contact de leurs épidermes une décharge d’adrénaline lui parcourt le corps. Et au lieu de la serrer rapidement en faisant un rapide mouvement de haut en bas comme le veut la coutume de manière à sceller un pacte, Tom la garde délicatement serrée au creux de la sienne encore quelques secondes, avant de lui redonner sa liberté et lui propose de démarrer par le foie gras.

Ils sont toujours assis l’un en face de l’autre à même le sol. Autour d’eux sont disposées les victuailles, faisant plus ressembler le lieu à une orgie romaine qu’à un vulgaire ascenseur de station de ski. Tom commence par déboucher la bouteille de vin blanc de Savoie, en remplit deux verres et en tend un à Stina.

– Bon ! Je pense que porter un toast est de circonstance, lui dit la jeune femme en s’emparant du verre : à ce curieux, mais délicieux, contretemps.

– À ce curieux, mais délicieux, contretemps, reprend Tom en faisant tinter son verre contre celui de sa partenaire d’infortune.

Une fois la première gorgée savourée, Tom ouvre de grands yeux :

– Ils ne se sont pas moqués de nous ! Ce vin est un délice… ça va être dur de résister ! Bon, maintenant passons au foie gras. Pour apprécier la première bouchée il te faut en prendre un morceau sans pain et le laisser fondre un petit peu sur la langue avant de le manger.

Stina s’exécute avec une petite réticence, mais une fois le morceau dans la bouche, ses yeux roulent et elle s’exclame :

– Mais c’est divin ! Vite un autre !

– Maintenant que tes muqueuses sont bien imprégnées de ce parfum unique, on va passer aux toasts. Par contre tu ne dois pas l’étaler comme un vulgaire pâté ; tu dois laisser un morceau entier sur ta tranche de pain. Le mieux aurait été du pain grillé, mais ce pain de seigle fera très bien l’affaire. Une pincée de fleur de sel dessus et le tour est joué : goûte-moi ça !

Cette fois-ci, Stina attrape avec enthousiasme la préparation de Tom et la croque à pleines dents. Quelques secondes s’écoulent et le verdict tombe :

– Mais que c’est bon ! Refais m’en une s’il te plait.

– Pas de souci, mais fais attention : il ne faut pas trop en manger, car comme l’indique son nom, c’est très… gras et tu pourrais vite avoir une crise de foie si tu n’y es pas habituée !

– Alors juste une petite dernière s’il te plait, dit-elle en minaudant.

– Je vois qu’ils ont pensé à tout ! Je vais te faire une variante avec un peu de confiture de rose entre le pain et le foie gras toujours saupoudré de sel. Tiens ! Tu m’en diras des nouvelles.

Sa voisine, qui n’est plus du tout sur la défensive devant ce curieux mets qu’elle connaît à présent, pousse un petit gloussement de plaisir en dégustant le dernier morceau.

– Je ne sais pas si j’en remangerai un jour, mais je peux t’assurer que je ne suis pas prête d’oublier cette expérience culinaire. Peut-être que la circonstance joue aussi un rôle ! dit-elle en finissant son verre de vin blanc.

– C’est quelque chose de rare que l’on doit réserver aux grandes occasions ou pour les fêtes… car tout ce qui est rare est précieux dit-il simplement en la regardant droit dans les yeux.

– Bon ! À mon tour ! Passons au caviar.

Elle attrape la petite boite d’œufs d’esturgeon, l’ouvre délicatement.

– Ça va elle est encore fraiche ! Car rien n’est pire que du caviar tiède. 

Elle prend une petite cuillère et la remplit, puis s’avance vers Tom.

– Maintenant je vais te demander de me faire confiance comme je l’ai fait juste avant. Tu vas fermer les yeux et ouvrir la bouche. 

Tom s’exécute « Même si l’envie de goûter cette soi-disant merveille est forte, j’aimerais tant que ce soit le parfum de ses lèvres que je sente ! Mais bon, je suis en couple et c’est pas sérieux, alors contente-toi de rêver mon vieux »pense-t-il avant de sentir le doux parfum iodé des œufs d’esturgeon entrer en contact avec ses muqueuses.

– Maintenant tu vas délicatement les faire éclater en exerçant une légère pression avec ta langue, tout en gardant tes yeux fermés afin de décupler tous tes sens. Donne-moi ta main. Ils ont vraiment pensé à tout ! Tiens ton verre. Par contre ce n’est plus du vin blanc dedans ! Mais n’aie pas peur nous faisons ça depuis des générations au Danemark. Tu peux boire sans crainte !

Tom sent la main de Stina attraper la sienne tout en le guidant à son verre et une fois de plus tout son épiderme se dresse au contact de la peau de sa voisine. « Elle a raison : fermer les yeux décuple les sens ! Mais concentre-toi sur le caviar et sur ce breuvage que tu dois boire ! » Tom vient juste d’avaler les derniers petits œufs et quand le liquide coule dans sa gorge, le feu de l’alcool exalte le parfum du caviar et ce dernier prend une dimension supérieure. Tom ouvre alors de grands yeux. La vision de ceux de Stina fixés sur lui ne fait que renforcer cette sensation délicieuse :

– Wouah ! Je ne vois pas d’autre mot ! Mais c’était quoi dans le verre ?

– De la vodka. Ils nous ont mis une petite fiole. En tout cas même si leurs ascenseurs ne marchent pas bien, leur service traiteur est au point, ironise-t-elle tout en avalant à son tour une gorgée de vodka.

*

Ils continuèrent de la sorte, buvant un verre de vin entre une tranche de saucisson, une part de pizza ou un morceau de fromage. Si bien que rapidement la bouteille de vin se trouva… vide. La première pensée qui leur vint fut d’en demander une autre, mais ils n’osèrent pas et la deuxième à laquelle pensa Tom fut beaucoup plus équivoque : « De toute façon il vaut mieux, car je ne sais pas si je résisterais longtemps à son regard envoutant… et que dire de ce décolleté qui s’agrandit au fur et à mesure qu’elle tire sur la fermeture éclair de son pull de ski ! Marie ne me fait pas du tout le même effet ! Marie, oui il faut que tu te concentres sur elle… arrête-moi vite fait ces idées tordues et reste bloqué sur ces yeux. Non ! Pas ses yeux ! Ils me font craquer eux aussi. Son nez, oui son nez ; il est beau mais pas de quoi me faire grimper aux rideaux. » 

Tom s’exécuta et passa les cinq autres minutes à fixer ce mignon petit appendice, si bien que la jeune danoise finit par lui demander ce qu’elle avait sur le nez, puisqu’il n’arrêtait pas de le fixer. « Bon ! Tu vas arrêter tes conneries ! Tu es un grand garçon merde… pas une bête que je sache ! Tu ne vas pas lui sauter dessus ! Alors continue la conversation et chasse ces idées de ta tête… c’est pas plus compliqué que ça ! »

Durant l’heure qui suivit l’atmosphère reprit son ambiance bon enfant. Tom et Stina essayèrent de combler les dix-neuf ans de vies inconnues qui les séparaient de leur adolescence tout en continuant à grignoter et… boire des jus de fruits. Ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’est qu’à force de boire un besoin naturel allait se faire ressentir. « Ah non ! Pas ça ! Mais comment je vais faire ? Et puis si je suis dans cet état, Stina doit, elle aussi, en avoir envie ! C’est peut-être d’ailleurs pour ça qu’elle change de position sans arrêt ! Personnellement je vais pas pouvoir tenir longtemps ! »

*

Au bout de cinq minutes, il n’y a plus d’ambiguïté : Stina est bien dans le même état que lui :

– Tu veux qu’on les appelle pour savoir où ça en est ?

– Oui, ce serait une bonne idée dit-elle en se tortillant de plus en plus sur elle-même.

Tom appuie sur le bouton vert et parle dans le micro en priant qu’une personne soit à l’autre bout.

– Ici l’ascenseur… y a quelqu’un ?

Rien.

– Y a quelqu’un ?

« Désolé j’étais sorti deux minutes , lui répond une voix étrangère. C’est moi qui veille sur vous cette nuit », continue l’homme croyant rassurer les deux captifs.

– POUR LA NUIT !!! lâche Tom sans ménagement.

« Oui, enfin pas tout à fait. La pièce n’est plus qu’à une heure trente d’ici et le temps de la monter vous devriez être libre d’ici trois heures du matin ! »

Tom regarde son amie et comme par télépathie semble lui poser la question : est-ce qu’on lui demande ? Mais toujours dans un état de communion spirituelle Stina pose sa main sur celle de Tom et lui fait signe en remuant la tête de gauche à droite. Ce dernier qui a bien compris le message, met un terme à la conversation avec le nouveau technicien.

– Ok ! Tenez-nous au courant dès qu’il y a du nouveau ! Et il raccroche.

« Pas de souci, bonne nuit quand même ! »

– Merci.

À présent les deux se regardent d’un air abattu.

–  Je ne vais pas pouvoir tenir longtemps, annonce tristement Stina.

– Moi non plus je te rassure !

– Mais ça ne me rassure pas du tout, lâche-t-elle les sourcils froncés.

Subitement le visage de Tom s’éclaire :

– Je sais comment on va faire !

– Alors vite, car je ne suis pas loin de la rupture pour rester correcte.

– Il y a le Tupperware du gâteau. Tu pourrais t’en servir et moi j’ai les bouteilles de jus de fruit.

– Génial comme idée ! Pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt ! 

– Parce que tout ton esprit est foca…

– Pas de blabla, dépêche-toi de vider cette foutue boite.

Tom s’exécute, la lui tend et attrape une des bouteilles vides de jus de fruit. Puis chacun se regarde gêné.

– Et maintenant on fait comment ? demande-t-elle.

– On se met dos à dos et chacun son tour on se soulage !

– Pas question que tu m’entendes faire pipi ! On le fait ensemble… et tu chantes.

– Mais je connais pas de chanson !

– Je m’en fous ! Tu chantes les mois de l’année si tu veux mais tu chantes.

Tom comprenant qu’il n’a pas le choix se retourne et commence :

– Janviiiiiier, Féééééévrierrrr, Maaaa…

– Stop !

– Je chante faux !

– Non mais ça suffira pas. Si je baisse mon pantalon derrière toi j’aurai cette vision toute ma vie : moi les fesses à l’air dans un ascenseur avec toi, et j’ai peur que cette image ne me hante longtemps.

– Alors que veux-tu que je fasse ! Dis-moi et je le ferai, mais dépêche-toi s’il te plait !

– Mets-toi dans la même situation que moi, dit-elle doucement un peu honteuse de sa demande. Comme ça on sera d’égal à égal et on pourra en rire ensemble.

– D’accord, lâche instantanément Tom au grand étonnement de sa voisine de wc improvisés.

Alors ils se lèvent, se mettent dos à dos, respirent un grand coup et se lancent.

– Allez ! On compte jusqu’à deux et on y va. Un… Deux.

Et à peine le décompte terminé les deux captifs de l’ascenseur défont leur pantalon de ski et dans une parfaite synchronisation… le baissent. Mais en descendant leurs culottes et compte tenu de l’exiguïté du lieu, leurs fessiers à l’air libre se frôlent, provoquant une légère montée d’adrénaline chez les deux compagnons d’infortune. Mais très vite le cerveau les rappelle à l’ordre, car c’est assez étonnant comme ce dernier peut bloquer une vessie pleine pendant des heures, mais à partir du moment où il a donné l’ordre de l’évacuation le compte à rebours est lancé et plus aucune option n’est valable pour le stopper.

Tom attrape la bouteille vide et Stina la boite en plastique et Tom reprend son tube préféré :

– Maaaaaars… Avrillllllll… Maaaaaaiiiii…. Dessinant un léger sourire sur le visage de sa voisine malgré la sensation de gêne.

Tout en continuant de fredonner sa petite musique d’ascenseur, Tom se rhabille, ferme la bouteille, attend une petite minute, arrête de chanter et demande :

– Je peux me retourner ?

– Oui vas-y ! C’est bon.

Tom se retourne, regarde intensément Stina et alors qu’une telle situation aurait dû provoquer un grave malaise entre eux deux, ils éclatent de rire.

– Je pense qu’on est pas prêt d’oublier cette soirée, lance Stina son sourire toujours accroché à son joli visage.

– Tu as raison, c’était une première pour moi.

– Si ça ne te dérange pas, je ne vais pas trinquer à cette nouveauté car je ne voudrais quand même pas revivre cela si la réparation s’éternise.

– Entièrement d’accord avec toi. À partir de maintenant : tout liquide à avaler est à proscrire ! D’ailleurs en parlant de liquide… qu’est-ce qu’on en fait ?

– Si je ne me trompe pas, il y a un rouleau de sacs poubelle dans le panier. On va en prendre un chacun, tu y mettras ta bouteille et moi ma boite bien fermée et on entassera par-dessus nos gants, notre bonnet, notre masque de ski, et comme ça ni vu ni connu je t’embrouille ; ils n’y verront que du feu !

À peine sa phrase terminée ils mettent en pratique la solution de première urgence trouvée par la jeune danoise et une fois terminée, se rassoient en cœur. Une fois bien installés dans leur canapé de fortune… à même le sol, la conversation reprend de plus belle, comme si cet évènement rocambolesque avait renforcé cette grande connivence naissante.

*

Pendant l’heure qui suivit ils discutèrent à bâtons rompus. Quelque chose avait changé dans leur relation, car en plus d’avoir un joli souvenir d’enfance, à présent ils partageaient un secret. Tom lui expliqua qu’il avait le rêve fou de partir vivre en Amérique, mais sa petite amie y était farouchement opposée. Stina lui parla de son impossibilité d’avoir des enfants et de la souffrance que cela provoquait en elle. Ensuite il lui raconta ses premiers faits d’armes en tant que photographe et lui demanda de lui expliquer son changement de vocation.

*

– Ok, mais avant il faut qu’on change de position, je n’en peux plus d’être assise !

– Moi je veux bien mais à part être debout, je ne vois pas ce qu’on peut faire d’autre !

– Je rêve de m’allonger, dit-elle le plus sérieusement du monde.

– Moi aussi je peux te l’assurer, mais comment tu veux faire, alors que nos jambes tiennent à peine en travers de la cabine !

– Il suffit que je m’allonge dans la diagonale et le tour est joué ! reprend-elle avec malice.

– Pas bête ! Vas-y je me mettrai debout, reprend Tom en tentant de se relever.

Mais Stina lui prend la main l’empêchant d’exécuter la manœuvre.

– On peut très bien s’allonger tous les deux côte à côte ? demande-t-elle timidement.

Tom semble hésiter « Marie, Marie, Marie… concentre-toi sur Marie. Dans deux heures Stina va sortir de ta vie ! Justement ! Tu n’as que deux heures ! Non je me lève. Mais ces grands yeux noirs qui me regardent me font chavirer… et merde je m’allonge », puis capitule.

Ils mettent une troisième couverture sur le sol, disposent leurs anoraks en boule afin de servir d’oreiller de fortune, s’allongent et jettent la dernière couverture par-dessus eux comme une couette. Mais voilà, la position épaule contre épaule, compte tenu de l’étroitesse du lieu, est fortement inconfortable. « Est-ce que j’ose ? Je crois qu’il faut que je me lance parce qu’on va pas tenir longtemps dans cette position ! C’est pire que quand on était assis ! »

– On va essayer quelque chose Stina, si ça ne te dérange pas.

– Je n’osais te le demander ! Tu penses à quoi ?

– Soulève-toi légèrement et je vais passer mon bras sous toi et tu n’auras qu’à poser ta tête sur mon épaule en te mettant sur le côté… c’est un cas de force majeure.

– Oui tu as raison : c’est un cas de force majeure. On a pas le choix si on veut se reposer. Après tout c’est pas comme si on était pour quelque chose dans cette situation improbable !

– Exactement ! C’est pas de notre faute si ce satané ascenseur a décidé de stopper son petit rituel de monter-descendre alors qu’on était dedans !

Et tout en finissant sa phrase, Tom passe son bras autour du cou de Stina qui se serre contre lui.

– Ça va mieux maintenant ? demande-t-il timidement.

– C’est parfait ! Maintenant on peut reprendre la discussion. On en était où ?

– Tu étais sur le point de me raconter comment tu avais fini par prendre la voie du droit alors que celle de l’informatique t’était toute tracée !

– Mais comment tu sais ça ?

– Tu plaisantes ! Alors que personne n’avait d’ordinateur il y a vingt ans, toi tu me parlais sans arrêt de cette boite magique qui allait révolutionner le monde et tu rêvais de rentrer chez IBM !

– C’est vrai ! Mais la vie vous mène parfois là où on ne pensait pas aller, dit-elle tout en passant son bras autour de son torse.

– Bon, alors je t’écoute : comment es-tu devenue cette brillante avocate ?

– C’était au…

Pendant qu’elle lui dévoile les raisons de sa nouvelle orientation, la jeune danoise resserre petit à petit son emprise autour de son colocataire de lit improvisé. Maintenant c’est sa jambe qu’elle passe par-dessus celle de Tom. « Il va falloir qu’elle arrête, car à ce rythme-là je ne vais pas tenir longtemps ! Mais d’un côté, est-ce que ça vaut vraiment le coup de se retenir ! Il ne faut pas se mentir : mon couple bat de l’aile et peut-être qu’une petite incartade le renforcerait ou me ferait prendre conscience de la chance que j’ai d’être avec Marie ! Oui je sais c’est un peu tiré par les cheveux, mais d’un côté elle vient de glisser son pied sous mon genou et toute sa jambe est à présent collé à mon bas ventre. Si on me racontait cette histoire, je dirais que la fille lui fait de l’appel du pied comme jamais ! Pourtant elle est mariée ! Oui mais elle est aussi majeure et vaccinée ! Ce n’est pas moi qui la force que je sache ! Et puis n’oublie pas que c’est la fille qui a hanté les nuits de ton adolescence que tu tiens dans tes bras ! Une situation aussi improbable ne se reproduira jamais dans ta vie, alors secoue-toi merde… ou je ne t’adresse plus la parole. »

Alors prenant une grande respiration pour se donner du courage, il se dégage légèrement de l’emprise de Stina, elle le regarde fixement semblant lui donner son approbation, il avance doucement ses lèvres de celle de sa belle danoise, son cœur va éclater, jamais il n’a ressenti quelque chose de la sorte avec aucune autre fille, tout son corps tremble à présent, il ferme les yeux et attend l’électrochoc du contact avec la peau de celle qu’il a aimé en silence durant de nombreuses années et qu’il ne croyait plus jamais revoir…

… quand soudain !

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