Mes années école photo à l’ETPA

Photo Gilles Deschamps ETPA

Le Bac et les Tests à L’ETPA

Je me rappelle encore de la conseillère d’orientation de mon lycée (Mermoz à Montpellier), qui me dit : Passez votre BAC… on verra ensuite pour la photo. J’étais bête et discipliné : j’ai eu mon Bac et ensuite j’ai filé à Toulouse dans mon école de photo. En y repensant je ne sais pas si les profs qui me firent passer les tests étaient conscients du bonheur qu’ils m’offraient. Pourtant je n’avais que des photos de voitures de courses et des portraits de jeunes filles en N&B à leur montrer.

Première année à l’ETPA

Ce fut la découverte du studio qui changea ma vie. Jusqu’à présent je ne m’étais cantonné qu’à du reportage sur tout ce que j’avais sous la main. Ça allait d’une inondation, à la planche à voile. En passant par un voyage dans les alpes en été ou encore des portraits de ma petite sœur. Cette dernière incorporera d’ailleurs cette même école, juste après moi, avec brio. Je découvrais les flashs électroniques, mais pour tout dire : je n’aimais pas trop. Préférant les bons vieux bols avec de l’éclairage tungstène que l’on pouvait modeler plus facilement.

Photo Gilles Deschamps ETPA

Deuxième année à l’ETPA

Découverte de la couleur et enfin l’impression d’être un vrai photographe. A l’époque nous n’avions ni ordinateur, ni Photoshop. Je prenais un malin plaisir à créer des univers fantastique en studio qui donnaient l’impression que la compo était un montage. Et toujours en éclairage tungstène. A l‘époque j’étais en guerre contre les artistes photo. Trouvant que s’était souvent très simple à réaliser. Je ne savais pas encore que le plus dur dans une image c’est le choix du point de vue ou la captation d’un regard. La technique n’est que secondaire. Si j’avais su que 30 ans plus tard j’ouvrirai ma propre galerie virtuelle de photos d’art 🙂

Photo Gilles Deschamps ETPA

Troisième année à l’ETPA

L’année de ma thèse photo : probablement la plus belle de ma vie. Et pas uniquement parce que j’y ai rencontré ma femme (qui elle aussi fera l’ETPA). Nous étions une vingtaine dans une maison à part. Il y avait deux plateaux d’une quarantaine de mètres carrés, une grande salle de travail, maquette et réunion et un énorme labo. Une année de rêve car nous n’avions pas de cours, pas encore de clients et juste un cahier des charges à remplir pour passer le concours de fin d’année. Les profs étaient là pour nous aider, plus à la façon d’amis. Sachant que je voulais à tout pris travailler dans la pub à Paris. J’ai orienté mon travail là dessus. Je pense que pendant dix mois je n’ai pensé, mangé et dormi que photo. Et ça a payé puisque je suis sorti premier. J’ai eu le Grand prix 1989 de l’ETPA décerné par un jury parisien.

Photo Gilles Deschamps ETPA

Ce fut le deuxième grand moment de ma vie, après la parution à 15 ans de ma première photo dans le journal Midi Libre, J’avais 22 ans.