Ce matin devant mon grill-cheese quotidien, je me dis qu’il ferait bon d’aller faire quelques photos sur le plateau du Capcir, même si l’heure est un peu avancé. Je prends la direction des Pyrénées Orientales vers les onze heures, après avoir chargé les chaines, les chaussettes de la Kangoo, pris les deux boitiers (Sony RX 100 et Canon M6 équipé du 18-150), mon portable, les chargeurs, les piles de rechange, les gants, le bonnet, l’anorak, les après-skis et les guêtres… ouf ! Normalement j’en ai pour deux heures et demi de route par le chemin des écoliers … dans le meilleur des cas. Il fait mauvais, je ne sais pas s’il y a de la neige et quel temps je vais trouver là-bas.
Ce qu’il y a de bien avec la prise de vue noir et blanc c’est que le temps a beaucoup moins d’importance : bien sur, un joli rayon de soleil sur un arbre sera toujours magnifique. Mais alors qu’un temps couvert est rédhibitoire la plupart du temps en photographie couleur : en Noir et blanc… pas de soucis on peut faire un chef d’œuvre quand même en jouant sur les lignes, les formes ou les nuages.
Le plus compliqué dans ce genre de prise de vue : c’est d’arriver à l’heure, car forcément vous allez rencontrer des situations ou des lumières superbes au passage, mais si vous stoppez toutes les cinq minutes, vous arriverez à votre destination de nuit. Ce qui devait arriver arriva… je ne peux m’empêcher d’immortaliser les montagnes enneigées qui sortent au milieu de nulle part au dessus des collines des Corbières.
Entre Axat et Puyvalador
Plus je me rapproche et plus je vois des traces de neiges saupoudrées sur les cimes des arbres des montagnes, me montrant qu’il a neigé la veille : je suis vernis. Arrivé à mi-hauteur du col je constate avec bonheur que j’ai raison et le paysage maculé de blanc me saute au visage comme un océan de bonheur. Tous les arbres de la vallée d’Axat qui sur un versant nord sont chargés de neige fraîche et comme un bonheur ne vient jamais seul : il n’y a pas de vent, chose assez rare chez nous.
Le souci dans les photos de neige, quand vous êtes en voiture, c’est que vous ne pouvez vous arrêter n’importe où, sous peine de mettre les roues dans un trou ; il faut attendre un parking ou un petit renfoncement de la route qui vous permette de stopper en mettant les warnings. Parfois vous avez envie de hurler car il n’y a rien, le paysage est mortel et quand la place tant convoitée surgit : vous avez fait un kilomètre et vous n’avez pas envie de marcher autant… alors vous continuez espérant avoir plus de chance la fois prochaine.
Puyvalador
Après avoir mitraillé les quinze derniers kilomètres du col, tellement les images sont irréelles je suis arrivé sur le plateau de Puyvalador avec un drôle de surprise : La station est fermé… dépôt de bilan purement et simplement !!! C’est étrange de ce promener au milieu des chalets, tous quasiment inhabités, de voir de la poudreuse sous les télésièges et téléskis en berne et surtout ce silence qui devient presque pesant dans cet endroit normalement rythmé par le bruit des machines et des hommes. Les seuls heureux de cette situation désastreuse sont les skieurs de rando qui peuvent s’en donner à cœur joie sur les pistes devenus… hors piste.
Les Angles
Ensuite petit détour par les Angles et ses beaux chalets. Petite surprise : les deux piles de mon Canon rendent l’âme… heureusement qu’il me reste le Sony. En fait j’ai tout bonnement oublié de les recharger et avec le froid, leur charge s’est écroulée. A la sortie de la station je fais une halte devant ce beau panorama sur la vallée. J’ai réalisé une vidéo du décors que je voulais photographier.
Et ensuite l’image que j’ai prise et retouchée avec mon « I Phone SE » pour la mettre sur Facebook.
Mont Louis
La vallée qui descend vers Mont Louis avec le soleil qui décline, sculptant le relief. Puis une peu après Mont Louis les derniers signes de neige et de lumière se font sentir. Puisque la boule jaune semble vouloir quitter le pays et s’installer pour la nuit du côté de l’Espagne. Je m’arrête sur la première aire afin de quitter mon attirail (boots, guêtres, anorak, bonnet…). Une dernière image me fait un clin d’œil, éclairant ce bosquet d’arbres au milieu de ce paysage plongé dans l’ombre.